Il me faisait remarquer, également, dans sa réponse, que le laid -qui transpirait de mon texte- ne résiste pas au temps. "Vous observerez que c'est presque uniquement dans l'écrit que le laid s'est parfois conservé." On ne garde pas les tableaux laids, les bâtiments laids. "Voulez-vous vous dépasser ? Ecrivez [...] des contes à rêver des choses belles, dans lesquels il n'y aurait ni sang, ni mort, ni crachat, ni délire. Chiche !" 31 mars 1975
(On pourrait dire sur cette dernière phrase : ce sont quand même des ingrédients qui ont donné de très belles oeuvres.)
Mais ça ne fait rien, je ne l'ai pas oublié, ce courrier que vous m'avez envoyé, M. Bigot. Il est là, avec le texte que je vous ai fait lire. Qui effectivement, est long, ennuyeux. Cependant, 40 ans après, en le parcourant, j'y retrouve l'esprit qui m'avait habité à ce moment-là. Mes synapses font le voyage entre aujourd'hui et mars 1975. Je "revis" l'idée initiale.
Je ne vais pas vous le donner brut à lire, lecteurs, ni le réécrire pour faire enfin surgir ce que j'avais été incapable de faire à l'époque. "L", dans la progression de l'Abécédaire, marque le début d'une nouvelle tranche de vie de Malincoolique. Il lui faut avancer. Aller plus loin. Comprendre tout ce qui est compliqué en lui.
M. Bigot, merci d'avoir pris le temps de lire un tout jeune écrivain.