Patrice Goré - Malincoolique
l'Abécédaire de Malincoolique "L"



"L" douzième opus de l'Abécédaire de Malincoolique.
Je dédie ce livre à un monsieur que je n'ai vu qu'une fois, il y a 40 ans. ( "L", c'est "40 ans après", me souffle Dumas. Tu me doubles.)
M. Bigot devait excercer une profession dans le monde de l'édition. C'est un souvenir flou.
Nous étions chez des amis communs, en Région parisienne. Nous avons parlé livre. Il a lu un de mes manuscrits qui ne lui a pas plu du tout. Il m'a lancé un défi : il m'a demandé d'écrire un texte court, plus personnel. Plus consistant.
Peu après, je lui postai "extérieur".

J'étais tout jeune, sortais à peine du lycée. J'y croyais. Je m'y croyais. Il m'a répondu : "l'idée était bonne. Elle est complètement gâchée par le délire verbal."



Il me faisait remarquer, également, dans sa réponse, que le laid -qui transpirait de mon texte- ne résiste pas au temps. "Vous observerez que c'est presque uniquement dans l'écrit que le laid s'est parfois conservé." On ne garde pas les tableaux laids, les bâtiments laids. "Voulez-vous vous dépasser ? Ecrivez [...] des contes à rêver des choses belles, dans lesquels il n'y aurait ni sang, ni mort, ni crachat, ni délire. Chiche !" 31 mars 1975
(On pourrait dire sur cette dernière phrase : ce sont quand même des ingrédients qui ont donné de très belles oeuvres.)
Mais ça ne fait rien, je ne l'ai pas oublié, ce courrier que vous m'avez envoyé, M. Bigot. Il est là, avec le texte que je vous ai fait lire. Qui effectivement, est long, ennuyeux. Cependant, 40 ans après, en le parcourant, j'y retrouve l'esprit qui m'avait habité à ce moment-là. Mes synapses font le voyage entre aujourd'hui et mars 1975. Je "revis" l'idée initiale.



Je ne vais pas vous le donner brut à lire, lecteurs, ni le réécrire pour faire enfin surgir ce que j'avais été incapable de faire à l'époque. "L", dans la progression de l'Abécédaire, marque le début d'une nouvelle tranche de vie de Malincoolique. Il lui faut avancer. Aller plus loin. Comprendre tout ce qui est compliqué en lui.

M. Bigot, merci d'avoir pris le temps de lire un tout jeune écrivain.

La xylographie est l'art d'imprimer des estampes avec des bois gravés ou découpés et encrés. (Ce que j'ai fait pour les illustrations du "labyrinthe de Malincoolique" entre autre). Les "cartongraphies" qui illustrent deux pages de "L", c'est la même chose mais avec des cartons découpés et encrés.
Illustrations stylo bille avec rehauts de crayon de couleur.
Des feuilles, à la fin du livre, sont froissées : Malincoolique jette ses écrits. (s'il avait mis les feuilles en question à la poubelle, vous n'auriez pas pu les lire.)
Dépôt légal : mai 2015
I.S.B.N. : 978-2-917158-20-3
Prix : 30 euros
tirage : 50 exemplaires